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gardenstory
3 décembre 2007

3 - Hist. Morro de S. Paulo - Et la suite...

Le roi Manuel désire connaître les possibilités économiques de cette terre nouvelle, essentiellement la  présence éventuelle de métaux précieux. Les premières recherches donnent des résultats décevants.  En août 1502, c'est un groupe de marchands de Lisbonne qui obtient le droit d'exploration..  L'abondance des bois de teinture dont le pau brazil (1) sera à l'origine du premier développement de la " Terre de Santa Cruz ". Le premier comptoir verra le jour à Porto Seguro, d'autres à Pernambouc et à Bahia. Dés que les échanges commerciaux deviennent  courants , la Terra de Santa Cruz voit tout naturellement son nom changé en  celui de terre du Brazil. La totalité de la côte, entre l'embouchure de l'Amazone et le Rio de la Plata était reconnue, dès 1514.

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Le pau brasil ...                                             

Pau_Brazil

Les arbres du Brésil - Pau-brasil, ipê, jacarandá, maçaranduba, cumaru, mogno, voici quelques-uns des arbres les plus connus qui se trouvent . Certains, tel le pau-brasil et le mogno, sont typiquement brésiliens, et menacés d'extinction considérant l'exploitation prédatoire.

Une  exploitation effrénée...
Dès les premières années de la colonisation, les bois de pau-brasil (Caesalpina echinata) ont été les premiers à être commercialiés. Ce bois résistant, doté de propriétés colorantes (brasilina et brasiléine) était utilisé dans la fabrication d'encre et la coloration de tissus.

"Le brésil est un bois exotique qui, séché et pulvérisé, donne une matière tinctoriale rouge. Au Moyen Âge, le « bois de braise » provenait des Indes via la Perse, importé dans les premiers temps en Europe par les Vénitiens. C'est la profusion d'arbres « couleur de braise » ainsi que l'important commerce qui en découlera, qui donnera son nom au Brésil des conquérants européens au XVIe siècle : Pau Brasil, le bois de braise (brasa en portugais) "Source : Wikipédia"

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C'est durant cette période que l'on décide d'y envoyer tout ce que le Portugal comptait de malfaiteurs et de femmes de mauvaises vies ! On ignore tout des conditions dans lesquelles ils durent y vivre...

Pour  décourager les tentatives d'installation étrangères, notamment françaises (1), Jean III organise en 1529, sous le commandement de Martin Alfonso de Sousa, une grande expédition destinée à en fixer les frontières. La colonisation du Brésil commence, mais les Portugais sont très fortement frappé par l'immensité des espaces ; une telle entreprise de colonisation leur semble bien être un défi quasi inconcevable ... Alfonso de Sousa fonde une première ville, en janvier 1532, près de l'actuel Santos  dans l'île de Sao Vincente. L'essentiel des premiers colons est constitué de cadets des familles nobles dont la majorité est encore sans épouses. Ils vont donc s'unir  à des Indiennes et favoriser ainsi les premiers métissages. Vers 1548, Sao Vincente  recensera 600 colons et quelques 3000 esclaves qui assureront l'activité des moulins.

Mais à cette époque les intérêts  du Portugal sont encore pour l'Orient. La grande question se pose de trouver des hommes voulant mettre en valeur ces terres nouvelles... Jean III va donc accorder des avantages considérables. Il divise d'abord la côte en quinze secteurs d'une longueur de 30 à 300 lieues. A partir de cette base littorale, chaque donataire peut occuper le territoire aussi loin qu'il le désire, avec comme seule limite, la ligne imaginaire de Tordesillas. Sur ce territoire, le donataire jouit de pouvoirs quasi souverains :

  • céder aux immigrants qu'il recrute, des tenures aux conditions convenant aux deux parties ;

  • nommer les autorités municipales et judiciaires ;

  • fixer les taxes à percevoir.

Malgré ces énormes avantages, la peur de l'inconnu et la crainte de l'isolement font qu'il n'y a eu que peu de prétendants : douze donataires pour les quinze capitaineries. Parmi eux, aucun dignitaire de haut rang ou de commerçants enrichi par le commerce de l'Inde. Or, des capitaux sont nécessaires pour procéder à cette mise en valeur. Les échecs qui résultent de cette absence de capitaux sont d'autant plus nombreux que les postes étaient dans un isolement profond et que les occupants ont du faire face à l'hostilité des indigènes.

Pernambouc sera cependant une réussite: Duarte Cuelho s'y établit avec sa famille et y attire quelques nobles acceptant d'y investir leurs capitaux. De là va naître une économie équilibrée autour du coton et de la canne à sucre, avec l'introduction de bovins et  des relations avec les marchands de l'Europe du nord pour écouler la production de sucre. En 1550, Pernambouc compte cinq engenhos (moulins à sucre) en activité. Une des causes du succès de Pernambouc est la proximité relative du Portugal, en même temps qu'il sera devenu un lieu d'escale privilégié vers la Baltique et la mer du Nord.

Reste à résoudre le gros problème de la main-d'oeuvre... Privilégiant les relations cordiales avec les ethnies indiennes du voisinage, Duarte Cuelho interdit les expéditions de chasse aux esclaves dans l'arrière pays. En contrepartie il attirera la main d'œuvre indienne, encourageant en quelque sorte le "volontariat", échangeant leur travail contre des produits manufacturés (outillage en fer). Enfin, dans le but de compléter la main d'œuvre nécessaire, il fait appel aux trafiquants d'esclaves africains.

Le roi Jean III sait maintenant que le sous-sol américain contient des métaux précieux (mines du Potosi) ; pour bien avoir la situation en main, il nomme un gouverneur général, Tomé de Sousa, qui élabore un règlement concernant la présence portugaise et l'interdiction de la mise en esclavage des Indiens. Lorsqu'il rejoint le Brésil, il est accompagné de près de mille colons et fonde une capitale à Salvador dans la capitainerie de Bahia

1551 verra naître le premier diosèce dont Pedro Fernandes de Sardinha sera le premier évêque. Mais celui-ci il se contente d'être l'évêque des Européens et abandonne la conversion des indigènes aux Jésuites. Lors de son voyage retour, il fait naufrage et est dévoré par des Caetes.

Les Jésuites fondent, vers 1555, un aldeamiento (mission) à Salvador, sur le modèle des réductiones espagnols du Paraguay. ces derniers s'opposent effectivement à la mise en esclavage des indigènes et entrent donc en conflit avec les colons qui organisent des bandeiras dans l'arrière pays pour se procurer des esclaves. Les aldeamiento deviennent des lieux de refuge et de protection pour les indigènes.

Les premiers gouverneurs (Tomé de Sousa - 1549/1553 - Duarte da Costa - 1553/1557 - Mem de Sa - 1558/1572) tentent donc de faire régner l'ordre et la justice au sein d'une population où les repris de justice sont majoritaires car les capitaineries brésiliennes servent toujours de lieu de déportation.

Les expéditions menées à l'intérieur des terres ont un double but :

  • marquer la présence portugaise face à d'éventuels empiétements espagnols ;

  • rechercher des gisements de métaux précieux.

L'émigration portugaise en direction du Brésil augmente avec les premières difficultés de l'empire d'Asie (vers 1550).

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Jorge de Figueiredo Correia fut nommé à la tête de la subdivision d'Ilhéus. Mais celui-ci préfère demeurer à la cour du Portugal. Il va donc trouver un militaire, Francisco Ramero, qu'il désignera comme administrateur de la capitainerie d'Ilhéus. Ce sera donc Ramero qui sera à l'origine de la fondation de Morro de Sào Paulo et de la future ville d'Ilhéus en 1536. La capitainerie se situait  entre ce qui constitue aujourd'hui les municipalités d'Itaparica et Comandatuba. Vers l'est, son territoire s'étendait à peu près jusqu'à Brasília. Au nord, elle était bordée par la capitainerie de la Baie de Tous les Saints et au sud par la capitainerie de Porto Seguro (Intégrée en 1761 à la capitainerie de la Baie de Tous les Saints (de même que la capitainerie de Porto Seguro) après une longue bataille juridique, elles donneront plus tard naissance à l'État de Bahia).

A Morro de Sào Paulo, ce seront  environ trente chrétiens qui s'y installeront pour cultiver le coton et exploiter le "pau-brasil". Ainsi naquit le premier peuple de la capitania d'Ilhéus. Cette même année verra les fondations des villages de Poipeba et de Cairù où l'on installera également un moulin à sucre (engenho) ainsi qu'une chapelle qui sera transformé en un Couvent Franciscain de St. Antoine (1654).

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(1)

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