Le colchique
La visite des jardins en automne réserve parfois des surprises. On y voit parfois au ras du sol des fleurs qui, de loin, passent pour des crocus. Ce sont des colchiques... bien de chez nous !
C'est un classique de nos prairies en septembre, dont Colette disait : "il y a encore le colchique d'automne, vénéneuse veilleuse, qui empoisonne nos prairies de son mauve distingué". Maus pour le jardin, d'autres colchiques sont meilleurs, car leur foraison est plus groupé. Le plus prolifique d'entre eux semble être C. byzantinum.
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Le colchique
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Les colchiques
Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la
Violatres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne
Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément
Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
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